dimanche 22 avril 2007

En parlant

En parlant à ma grande amie, dans un café au nom assez insolite pour m'égayer malgré tout, j'ai été reprise, soudainement (le jour est sans doute mal choisi pour l'évoquer) par l'enthousiasme du grandlivre, du livre qui s'écrit dans toutes les directions, et ne connait pas de limites. Ni géographiques (le grand livre n'attend pas le lecteur, mais dé-boussolé, pourfend le monde, galoppe dans toutes les directions à la fois, touche simultanément toutes les parties du globe), ni temporelles (il est édité dès qu'il est écrit, s'écrit pendant qu'il est lu), ni de supports (oeuvre plus totale que le film, la revanche du texte). En écoutant les arguments de ma grande amie pour le papier, caractère fini, appropriable du livre papier, mais aussi intime, l'ami que l'on emporte partout avec soi,la concentration que l'on n'acquiert pas devant un écran, le retrait particulier qu'implique le livre-papier, je suis résolument convaincue de la potentialité immense, euphorisante du grandlivre.Pas vous ?

mercredi 11 avril 2007

Impatience

Je n'en peux plus d'attendre. J'aimerais qu'il se passe quelque chose au plus vite. Lire quelque chose de totalement neuf, qui me déchire la pensée, voir quelque chose de fulgurant, qu'une idée, une véritable idée, soit prononcée. Mais rien ne se produit, ou jamais assez vite. Des dizaines de livres me tombent des mains, ou pire me plaisent à moitié. Et il faudrait m'en contenter ! Rognures d'ongles, nous dit ce brave Henry Miller, prendre des rognures d'ongles de ce qui nous tombe sous la main. Mais avouons que les rognures d'ongles n'appaisent que faussement la faim, et n'ont pas bon goût, n'ont pas de goût à vrai dire.