lundi 29 décembre 2008

Les vivants et les gribouilleurs

Deux amis se rencontrent dans un café. Ils savent parler. Leur dialogue est enjoué et drôle. L'enchaînement de leurs idées est brillant, inattendu. Et surtout, le rythme de leur échange est parfait. Vif. Sans silence qui ne soit parfaitement calibré. J'envie leur naturel, leur talent dans la vie. Et moi, je gribouille dans un carnet ce qu'ils disent, tentant maladroitement de retenir une once de leur vitalité, de leur esprit. S'ils étaient écrivains, c'est-à-dire, s'ils savaient écrire comme ils vivent, ils seraient de grands écrivains, du moins de très bons scénaristes. Mais c'est cela, l'ironie. Ce sont ceux qui ont le plus talentueux dans la vie qui se contentent de vivre, et les autres, qui écrivent, ou plutôt, qui gribouillent, toujours à la traîne des premiers.

mardi 25 novembre 2008

emboîtements

"Tous les romans que j'ai écrit depuis "A Rebours" sont contenus en germe dans ce livre", Huysmans, A Rebours. "les Qing, en tant que dernière dynastie, ont accumulé toute la mémoire de la Chine, chaque nouvelle dynastie compilant toute l'histoire des précédentes", Zhu, Le Monde de ce jour.

mercredi 19 novembre 2008

Boudin humain dans le journal d'aujourd'hui

trois recettes chirurgicales contre l'obésité : le choix s'opère entre l'installation d'un anneau compressant l'estomac le conduisant à être plein plus vite, l'agrafage de l'estomac ou encore la modification du circuit digestif.

mardi 11 novembre 2008

Le réseau farce

La Recherche du temps perdu : "un immense micmac, un réseau farce" (R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, L'informateur).

jeudi 30 octobre 2008

Disharmonie artistique

"Sartre aurait pu être le créateur du mot au lieu d'occuper le fauteuil de premier bouffon de la philosophie. Sans les tracas amoureux et calculateurs de son compagnon, Beauvoir aurait pu passer à la postérité comme une des rares philosophes de son espèce. Et à cause de cette disharmonie artistique, nous lecteurs, nous retrouvons asphyxiés face à des romans qui ressemblent à des biographies (Beauvoir) et à des essais qui ont des complexes de roman (Sartre)" Nuria Amat, Nous sommes tous Kafka, Allia.

mardi 28 octobre 2008

Inévitable et stimulant

Pierre Le Pillouër, décidément toujours à deux doigts de la diffamation, fustige, sur Sitaudis.com le dernier livre de Dominiq Jenvrey, ET, paru au Seuil dans la collection Fiction & Compagnie. Se présentant comme le résistant d'un "Empire" bien insituable, il se flatte de ne pas avoir participé au jeu de piste mis en place par Jenvrey ("Dominique Jenvrey répond à vos questions sur les extraterrestres"), et auquel Action restreinte a participé ainsi que d'autres blogs et sites amis. Mais le livre numérique est aussi inévitable que stimulant ; les liens du net permettront des jeux de piste comme celui de Jenvrey, et bien davantage. Et il est certain que naisseront des livres marelles qui s'appuieront sur des bibliothèques numériques de livres, d'images, de morceaux de musique, fonctionneront en écho ou en des boucles complexes.

jeudi 2 octobre 2008

Traces

Chaque mot prononcé ne serait-il pas la trace d'un mot perdu ?

dimanche 28 septembre 2008

La plante suicidée

Certaines personnes ont une manière véritablement poétique de parler. C'est par exemple la femme qui, après avoir évoqué le suicide récent d'une amie, se plaint du dépérissement de sa plante verte.

dimanche 7 septembre 2008

Jamais un de mes personnages ne se lève

"Mon livre est dépouillé de ce qui occupe la majeure partie des romans : à moins que ce ne soit pour faire signifier à ces actes quelque chose d'intérieur, jamais un de mes personnages ne se lève, ne ferme une fenêtre, ne passe un pardessus etc." M. Proust, Lettre à Henri Ghéon.

mercredi 2 juillet 2008

Impossible impossible

Que le fait d'écrire soit impossible, tout le monde le sait. j'ai appris aujourd'hui que Proust avait été un temps bibliothécaire.

mardi 5 février 2008

Plus je travaille et plus je ne fais rien

plus je prends conscience que ce qui m'intéresse, c'est d'abord la parole : comment le texte peut rendre la chose parlée.

Tu y allais souvent avant, un message tous les quinze jours

- c'était une sorte de journal.