lundi 29 décembre 2008

Les vivants et les gribouilleurs

Deux amis se rencontrent dans un café. Ils savent parler. Leur dialogue est enjoué et drôle. L'enchaînement de leurs idées est brillant, inattendu. Et surtout, le rythme de leur échange est parfait. Vif. Sans silence qui ne soit parfaitement calibré. J'envie leur naturel, leur talent dans la vie. Et moi, je gribouille dans un carnet ce qu'ils disent, tentant maladroitement de retenir une once de leur vitalité, de leur esprit. S'ils étaient écrivains, c'est-à-dire, s'ils savaient écrire comme ils vivent, ils seraient de grands écrivains, du moins de très bons scénaristes. Mais c'est cela, l'ironie. Ce sont ceux qui ont le plus talentueux dans la vie qui se contentent de vivre, et les autres, qui écrivent, ou plutôt, qui gribouillent, toujours à la traîne des premiers.