Blow out de De Palma. L'éclatement. Eclatement de feux d'artifice, joie, fête de l'indépendance, de la liberté. L'individu force la foule, l'individu tente d'être à lui seul le courant contraire à tout esprit de fête, de perforer la masse automatisée de la fête, de sa tragédie : celle de n'être que le témoin, que le témoin du meurtre, de la violence dissimulée en train de se produire, et de toute son impuissance à agir.
A rebours de cet éclatement, la reconstitution de la naissance du cinéma, bricolée : photos mises bout à bout pour faire film, synchronisation avec la bande sonore. Et c'est avec toutes les oreilles que l'on voit.
Blow out (qui suggère Blow up d'Antonioni, et une autre explosion : celle de la bourgeoisie, d'une villa bourgeoise, et qui reste toujours à venir), donne des envies d'explosions futures : d'explosions du film sur l'éclatement ; donne le désir d'un film qui reprendrait le film et tirerait jusqu'au bout les conclusions du blow out : vers un nouveau cinéma, dont la reconstitution historique prendrait naissance avec le film même, film manifeste, film-feux d'artifice.
Le grandlivredestempsnouveaux serait, lui, le livre-feux-d'artifice.
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