mercredi 3 mai 2006

Différence et répétition

Le grandlivre prend parfois la forme de livres en série. C'est ce que je disais à un très grand ami. Je citais Thomas Bernhard que je lis avec frénésie, ou plutôt que j'ai lu frénétiquement avant d'avoir lu son livre Oui. Son livre Oui m'a tant plu, qu'aucun livre de Thomas Bernhard ne me semble à la hauteur de celui-là, du moins d'entre ceux que je n'ai pas encore lus. J'attends toujours la suite de Oui, en ouvrant ses autres livres, et ses livres ne sont jamais que la pâle imitation de Oui. Bien sûr, on y trouve des ressemblances, des motifs qui reviennent. Mais ce qui me plaisait tant dans Oui n'y est pas, ou y est sous une forme amaigrie, malade (ou pas assez malade).
A propos de Thomas Bernhard, je disais à ce grand ami qu'on ne peut sans doute faire qu'un seul livre dans sa vie. On n'a sans doute qu'une seule idée, que l'on passe sa vie à essayer d'approcher. Et je doute que l'on sache jamais avec précision ce qu'est cette idée. Tout comme on ne peut sans doute qu'écrire un seul livre, que l'on passe son temps à essayer d'approcher. Ce grand ami me disait : c'est vrai que Thomas Bernhard fait toujours le même livre. Ce qui est étonnant c'est qu'il y en ait qui soient meilleurs que d'autres.

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