vendredi 30 mars 2007

De vous à moi

De vous à moi, la tentation est souvent forte d'abandonner la partie du grandlivre. De laisser là mes exigences, sans doute obsolètes, et d'écrire un bon petit roman bien linéaire, à peine écrit, et d'accepter de lire les bons petits romans, linéaires, à peine écrits, que l'on nous prie d'ingurgiter sans broncher. Je suis assez contre le style en littérature. Non pas que je prône la transparence de l'écriture, bien au contraire. Mais l'idée d'une langue belle, élégante, précise, qui composerait le beaustyle d'un écrivain m'écoeure plus qu'autre chose. Car qui sait parler et qui sait écrire ? Je préfère à ceux qui prétendent savoir écrire, ou apprendre à le faire, ceux qui, comme Novarina, prétendent désapprendre la langue, écrire pour la défaire, pour ne plus rien savoir d'elle. Ce n'est que lorsque la littérature atteint ces degrés-là d'inconnaissance, qu'elle mérite d'exister.

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