dimanche 18 décembre 2005

"On est là pour voir le feu d'artifices, non ?"

Blow out de De Palma. L'éclatement. Eclatement de feux d'artifice, joie, fête de l'indépendance, de la liberté. L'individu force la foule, l'individu tente d'être à lui seul le courant contraire à tout esprit de fête, de perforer la masse automatisée de la fête, de sa tragédie : celle de n'être que le témoin, que le témoin du meurtre, de la violence dissimulée en train de se produire, et de toute son impuissance à agir.
A rebours de cet éclatement, la reconstitution de la naissance du cinéma, bricolée : photos mises bout à bout pour faire film, synchronisation avec la bande sonore. Et c'est avec toutes les oreilles que l'on voit.
Blow out (qui suggère Blow up d'Antonioni, et une autre explosion : celle de la bourgeoisie, d'une villa bourgeoise, et qui reste toujours à venir), donne des envies d'explosions futures : d'explosions du film sur l'éclatement ; donne le désir d'un film qui reprendrait le film et tirerait jusqu'au bout les conclusions du blow out : vers un nouveau cinéma, dont la reconstitution historique prendrait naissance avec le film même, film manifeste, film-feux d'artifice.
Le grandlivredestempsnouveaux serait, lui, le livre-feux-d'artifice.

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